Accident ferroviaire

Accident ferroviaire de la gare Montparnasse de Paris en 1895

Un accident ferroviaire est un accident lié à la circulation sur un chemin de fer, ou bien parce qu'il l'affecte, ou bien parce qu'elle en est la cause. Ses illustrations les plus classiques sont le déraillement ou la collision, événements touchant directement le matériel roulant et les personnes qui l'occupent et provoquant des dommages souvent importants et graves.

Si ces exemples sont en général ceux venant immédiatement à l'esprit, il apparaît que le système ferroviaire peut également être à l'origine de multiples autres types d'accidents, tels ceux causés aux personnels contribuant à la circulation des convois, ou encore aux tiers se trouvant malencontreusement sur leur passage. Ces faits sont souvent moins spectaculaires — et donc moins relatés par les médias — mais ils n'en sont pas moins les plus nombreux. Effectuer le recensement exhaustif de l'ensemble des accidents survenus dans l'histoire du chemin de fer inclurait donc outre les « catastrophes ferroviaires », drames collectifs frappant l'imagination et suscitant l'émoi du public, un nombre plus grand encore de tragédies individuelles. Ainsi, la liste apparaîtrait-elle surtout comme une sorte de long martyrologe des dizaines de milliers d'usagers des voies publiques broyés sur un passage à niveau ou écrasés par un tramway, d'hommes d'équipe, cantonniers, aiguilleurs et autres cheminots victimes d'accidents du travail[1], de voyageurs tombés par la portière[2], ou de désespérés ayant choisi de mettre fin à leurs jours en se jetant sous un train[3].

Dès son origine, en effet, le chemin de fer, par les ouvrages qu'il utilise, l'importance et la vitesse des masses qui s'y déplacent, s'est avéré un mode de transport présentant un fort potentiel de risques, souvent découverts empiriquement lorsqu'ils se réalisaient. Afin de les conjurer, les exploitants et les autorités qui les contrôlent se sont efforcés au fil du temps de tirer les leçons des accidents ferroviaires en adoptant les mesures propres à éviter leur renouvellement[4]. C'est pourquoi aujourd'hui, et même dès ses origines, comme le faisaient valoir ses partisans[5], et comme le montraient déjà les premières études statistiques[6], le chemin de fer est l'un des moyens parmi les plus sûrs pour se déplacer, bien plus que la voiture individuelle, et approximativement au même niveau de sécurité que l'avion[7].

  1. Ainsi, à la Chambre, lors de la séance du 24 novembre 1910, le député Henri de La Porte énumérait-il une liste non exhaustive des cheminots tués ou blessés en accrochant des wagons lors des 12 mois précédents (lire en ligne).
  2. Par exemple le député de la Mayenne Lucien Chaulin-Servinière retrouvé mort sur les voies le 25 juillet 1898 (Le Radical du 27 juillet 1898, p. 2).
  3. La directive 2004/49/CE du parlement européen et du conseil du 29 avril 2004 concernant la sécurité des chemins de fer communautaires donne les définitions suivantes dans son article 3 : k) "accident", un événement indésirable ou non intentionnel et imprévu, ou un enchaînement particulier d'événements de cette nature, ayant des conséquences préjudiciables ; les accidents sont ventilés suivant les types ci-après : collisions, déraillements, accidents aux passages à niveau, accidents de personnes causés par le matériel roulant en marche, incendies et autres ; l) "accident grave", toute collision de trains ou tout déraillement de train faisant au moins un mort ou au moins cinq personnes grièvement blessées ou d’importants dommages au matériel roulant, à l’infrastructure ou à l’environnement, et tout autre accident similaire ayant des conséquences évidentes sur la réglementation ou la gestion de la sécurité ferroviaire ; on entend par "importants dommages" des dommages qui peuvent être immédiatement estimés par un organisme d’enquête à un total d’au moins 2 millions d’euros ; m) "incident", tout événement, autre qu’un accident ou un accident grave, lié à l’exploitation de trains et affectant la sécurité d’exploitation
  4. En France, dès 1847, d'aucuns proposaient un nouveau mode de construction permettant d'y « voyager avec sécurité » (A. Vincent : Du déraillement des chemins de fer..., Journal du génie civil, des sciences et des arts, du 1er janvier 1847, p. 263 et s.En 1881, la revue Le Correspondant publiait une étude synthétique sur « Les accidents de chemins de fer » (lire en ligne). Après la catastrophe de Saint-Mandé, le journal Le Matin s'essayait à une « nomenclature des accidents sur les voies ferrées » (Le Matin du 28 juillet 1891, p. 1.)
  5. Voir par exemple l'article de Henri Baudrillart dans Le Journal des débats politiques et littéraires du 20 juin 1858, p. 1.
  6. Voir par exemple celle publiée dans le journal La Presse du 22 octobre 1859, p. 1-2.
  7. http://www.etsc.eu/documents/statoverv.pdf

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